La communication assertive ou comment exprimer mes besoins de la bonne manière

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Inès souhaite changer d’école, car son fils est atteint de syndromes autistiques et elle a fait une demande dans un autre établissement plus accueillant.
La directrice de son établissement actuel lui exprime son mécontentement en la faisant énormément culpabiliser, car elle s’est beaucoup investie avec ses collègues pour aider le fils d’Inès.
Inès se sent coupable et a l’impression d’avoir mal fait quelque chose. La directrice ne lui parle plus et adopte une attitude fuyante.

Carole souhaite demander une augmentation à son patron, car elle s’investit beaucoup dans son travail depuis un an et trouve que son salaire n’est pas adapté au travail qu’elle fournit.
Elle se sent très stressée en pensant à cet entretien.

Eric a besoin que sa nouvelle compagne soit plus disponible et présente. Il aime les relations engagées et sent que sa partenaire fuit l’engagement. Il a décidé de lui parler mais a peur de lui faire des reproches sans le vouloir et il a peur qu’elle choisisse de le quitter.

Camille trouve que sa maîtresse n’a pas été juste dans sa notation et à besoin de lui demander de revoir sa copie. Sa maîtresse étant assez sévère, Camille a peur et ne sait pas comment lui dire. Elle a peur aussi de rentrer chez elle et d’annoncer sa mauvaise note à son père qui attend toujours qu’elle réussisse partout.

Peu importe l’âge et le contexte la communication et l’expression de nos besoins n’est pas toujours très fluide.

Difficile pour certain.es de ne pas réagir à l’attitude de l’autre, difficile pour d’autres de ne pas s’écraser en disant oui à tout, et difficile de verbaliser les choses clairement en regardant son interlocuteur en face.
Nous communiquons beaucoup aujourd’hui mais notre communication est très souvent superficielle, entre 2 mails, 2 métros, 2 regards sur notre téléphone ou en train de faire 3 ou 4 choses en même temps que nous tentons d’écouter celui ou celle qui nous parle.

Mais pourquoi a-t-on si peur de s’exprimer ?
Qu’est-ce qui est en jeu qui nous fait nous sentir si vulnérables lorsque l’on communique ?
Et pourquoi notre communication est-elle si peu consciente ?

Parler peut entraîner certains « risques » : d’abord être déçus si nous ne sommes pas entendus ce qui peut faire écho à certaines blessures de l’enfance (rejet, abandon, humiliation….) mais aussi entrer dans une zone dans laquelle nous pouvons nous sentir tout à coup très fragiles, vulnérables si nous réalisons que la personne en face de nous ne comprend pas le message de la manière avec laquelle je veux lui dire.

En PNL (voir dernier article de septembre 2022 sur la Programmation Neuro Linguistique) on dit que « le sens de la communication est donné par la réponse que l’on reçoit » : il est donc important et de notre responsabilité d’évaluer comment le message est reçu et comment le changer pour viser davantage d’efficacité s’il n’a pas été bien compris.

Savoir être réceptif à l’impact de son message et ajuster sa communication au modèle du monde de son interlocuteur n’est pas toujours simple car chaque personne voit le monde à sa façon.

Cela demande une grande ouverture d’aller explorer le modèle du monde de l’autre mais est aussi très enrichissant.

J’aime bien utiliser la notion de lunettes : chacun voit le monde avec sa propre paire de lunettes colorée.
Aller explorer et s’enrichir de la carte du monde des autres n’enlève rien à notre jolie couleur mais peut rendre notre vision des choses un peu plus élaborée, un peu comme un arc-en-ciel.

Et c’est à travers ce prisme que nous pourrons exprimer nos besoins dans le langage que l’autre comprend : exprimer ses besoins c’est savoir déposer clairement ce dont on a envie sans utiliser un langage qui induit notre demande. C’est formuler très clairement ce que l’on veut et rester toujours centré sur les faits.

Rester très factuel permet d’éviter toutes supposition ou interprétation de la situation.

Une communication centrée sur les faits, qui va droit au but, qui est plus dans l’analyse, la recherche de solution, la clarification est ce que l’on appelle une communication ASSERTIVE : qui permet de respecter ses besoins tout en respectant l’autre et son modèle du monde.

L’autre est libre de voir les choses autrement mais nous sommes libres d’exprimer notre vision.
L’Assertivité c’est une forme de liberté dans la communication. On est libéré de toutes nos interprétations, jugements de valeur, les choses sont claires. C’est une communication plus authentique, sans masques.

Adopter une communication plus assertive c’est tout d’abord revenir dans sa posture pour se sentir adulte : car bien souvent celui ou celle qui nous fait partir dans l’interprétation, c’est notre enfant intérieur (comme dans les exemples ci-dessus).
Donc revenir dans sa posture d’adulte et se rappeler qu’aujourd’hui nous ne sommes plus en « danger » (risque de rejet, d’abandon, d’humiliation…) pour la simple et bonne raison que nous sommes totalement en mesure de nous défendre et d ‘assurer notre propre sécurité.

Et c’est à partir de cette posture stable et ancrée que la communication va commencer à s’affirmer tout en restant très respectueuse de l’autre.

Et ce n’est pas incompatible : ON PEUT S’AFFIRMER AVEC BIENVEILLANCE.

Je vous souhaite une belle découverte de cette communication assertive en commençant déjà par bien identifier vos besoins.

Je vous recommande également un livre très intéressant sur le sujet « Cessez d’être gentils, soyez vrais » de Thomas d’Asembourg.