On vous raconte tout sur le Marathon du Beaujolais

  • Post published:13 avril 2021
  • Post category:Sport / TOUT
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Julien Fouillet, notre contributeur pour la rubrique sport, a rencontré Alain Bouhy, dans les locaux du Marathon International du Beaujolais. Le Président des Beaujolais Runners revient lors de cet interview sur la folle aventure du marathon et les projets futurs …

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Julien FOUILLET (JF) : Bonjour à tous, on est actuellement dans les locaux du Marathon International du Beaujolais et Alain BOUHY, le Président des Beaujolais Runners créateur de cette belle aventure, nous fait le plaisir de nous accueillir. Alors, Alain, un p’tit retour en arrière pour nous expliquer comment est née cette idée du Marathon International du Beaujolais ?

Alain BOUHY (AB) : « Bonjour Julien, alors déjà je n’étais pas tout seul ; j’étais avec quelques copains. Au tout début, à l’origine, on était 3. Mes copains Jean-Luc et Christian, on rentre de New-York, on a couru le Marathon de New-York, c’est fabuleux, on est dans l’avion ; on fête un peu l’événement… ça veut dire que l’on picole un peu trop… et puis, au final, l’idée saugrenue qui est sortie de la tête de l’un de nous 3, ça a été de dire : c’est tellement beau ce que l’on reçoit à New-York qu’il faudrait également, chez nous, dans le Beaujolais, on puisse organiser quelque chose pour donner aux autres. Le principe fondateur, c’est de donner aux autres quelque chose, un moment de Bonheur. Alors, rapidement, on rentre à Villefranche, on retrouve les copains, 2 mois après, on se retrouve à 15 autour d’une table dans un bon restaurant et puis on phosphore. Et là, on lance l’idée du club, qui au début s’est appelé le « Beaujolais Road Runners Club » puisque c’était en hommage au Marathon de New-York car son club organisateur s’appelle le « New-York Road Runners Club ». Donc, nous, très modestement, dans le Beaujolais, on a pris le même intitulé. Donc, voilà, ça , c’est le vrai point de départ historique en 1996, je crois, il y a 25 ans.

JF : D’accord, ok. Des origines américaines qui vous ont amené à créer ce Marathon International. Donc, aujourd’hui, un rendez-vous incontournable de l’automne dans l’univers du Running français, voire même international avec des chiffres qui nous donnent le vertige. On reste sur une édition 2019 avec près de 18.000 coureurs, vraiment une super fréquentation. Est-ce que tu peux nous faire un retour sur ces chiffres clés du Marathon International ?

AB : Surtout, ce qui est important, c’est de se dire que nous sommes partis d’une feuille blanche, complètement « ex nihilo » en 1996, on n’avait rien à voir avec la course à pied si ce n’est que l’on était coureurs mais on n’avait pas de club d’athlétisme. On n’avait rien, on n’avait jamais organisé un événement et les 15 copains que nous étions à l’origine, on est vraiment partis d’une feuille blanche. Donc, on a fait une première édition qui était l’édition 0 «entre nous » , on a dû réunir une cinquantaine de copains et puis, la machine s’est lancée. L’année d’après, nous avons eu, je crois, 400 participants et on était déjà très fiers des 400 participants. Quelques années après, on s’était donné un objectif ; c’était en l’an 2000 d’avoir 2.000 coureurs donc, vous voyez, le rêve. Le rêve, c’était d’avoir 2.000 coureurs en l’an 2000 et on pensait que ça ne serait pas accessible et puis en 2020, on avait projeté d’être 20.000 et malheureusement, nous avons été 0 puisqu’avec la COVID 19, on a été obligés d’annuler. Alors 0 en 1996, 2000 en l’an 2000, 20.000 en l’an 2020 et je connais ta question, en 2050, je ne sais combien ils seront mais moi je ne serai plus là… (rires)

JF : En tous cas, c’est vraiment une belle réussite, 1.200 bénévoles, des partenaires fidèles : des partenaires privés, des partenaires publics qui vous suivent !

AB : Ce qui est important dans ce que tu dis, c’est effectivement d’avoir réussi (une certaine chance, ce que l’on a mérité) à fédérer tout un territoire, toute une région, cette région beaujolaise à laquelle nous étions très attachés ; d’avoir fédéré tout ce monde. Tu as parlé de nos 1.200 bénévoles… et bien oui, c’est une réalité. Tous les ans, ils sont là. Tous les ans, ils nous donnent un coup de main et puis, on le dit souvent, s’ils n’étaient pas là, il n’y aurait pas de Marathon. Et puis, nos partenaires du côté privé, aujourd’hui on a 70 partenaires privés, surtout dans le tissu économique local et régional et puis on a su fédérer tous les acteurs institutionnels : que ce soit la Région, que ce soit le Département, les communautés de communes, la communauté d’agglomération, les villages, les communes ; l’Inter Beaujolais qui nous aide énormément également et puis la Chambre de Commerce et D’Industrie. Donc, on a réussi à fédérer tout un territoire autour de ce projet et ce que l’on dit aujourd’hui, c’est que le Marathon ne nous appartient plus totalement à nous Beaujolais Runners mais qu’il appartient à notre territoire Beaujolais.

JF : C’est une très belle réussite en effet. On parle, du coup, du territoire donc aujourd’hui c’est devenu un véritable produit touristique avec cette dimension internationale ; c’est plus de 70 nationalités qui viennent courir, mais aussi consommer, dormir, se restaurer en Beaujolais. C’est aussi cela cette victoire de cette belle aventure ?

AB : Un grand week-end et on sait que les hôteliers, restaurateurs, commerçants sont très attachés à cet événement. On a chiffré, il y a 2-3 ans de cela, l’impact économique du Marathon sur la région à plus de 2 millions d’euros. Donc, plus de 2 millions d’euros sur un week-end donc c’est relativement important et ça fait de nous, avec nos copains des Sarmentelles de Beaujeu, le plus grand événement du Beaujolais.

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JF : Je reste sur cette dimension internationale. Tellement cette fête a été appréciée par ces nations qui viennent la vivre ici sur Villefranche, on a même une nation qui est tombée amoureuse du Marathon International. Est-ce que tu peux nous raconter cette belle histoire ?

AB : On avait déjà fait des fiançailles en Chine puisque l’on a créé le « Très Beaujolais Shangaï Club » donc on a institutionnalisé sur Shangaï des coureurs qui courent aux couleurs du Beaujolais. Puis, effectivement une belle histoire d’amour avec Israël puisque le principal organisateur de course en Israël, mon ami Ofer PADAN, est tombé amoureux du Beaujolais et le jour on s’est rencontré, on a discuté de sa volonté de dupliquer le Beaujolais en Israël. Et je lui ai dit : « Chiche Banco… On y va ! » et on a fait une première édition entre Tel Aviv et Jérusalem en octobre 2019 et pour un coup d’essai, ça a été un coup de maître parce que, pour la première édition, on a fait 4.000 participants et ça a été une fête extraordinaire. Les israéliens, contrairement à ce que l’on peut penser, adorent faire la fête, ils adorent rigoler. C’est un peuple très jeune et ils ont adoré cette ambiance : le déguisement, la musique, la fête, la dégustation de vins et on a fait une superbe fête. Normalement, le 15 octobre 2020, on aurait dû faire la deuxième édition mais elle n’a pas pu se faire pour les raisons que l’on connaît. En revanche, je crois que l’édition 2021 est déjà programmée pour le 16 octobre et on espère que ça pourra se faire, on croise les doigts. On sait qu’il y a beaucoup d’israéliens qui viennent courir chez nous et c’est une belle histoire !

JF : Voilà avec les beaux trophées qui ont été réalisés pour cette occasion. Donc on parle de fête, de ravitaillements festifs, on revoit les vidéos sur Youtube des gens qui viennent vivre cette aventure humaine, on y voit des bénévoles souriants et c’est cette dimension que tu as voulu donner à l’évènement : une sorte de « Label festif » ?

AB : C’est faire la fête, c’est pas se prendre la tête, c’est se changer les idées, se déconnecter complètement et puis notre ADN à nous, c’est donner du BONHEUR. Donc, on veut que les gens, quand ils viennent, ils lâchent tout et puis ils prennent plaisir à ce qu’ils font et on oublie tout. Le fait d’être déguisé, c’est formidable parce qu’il n’y a plus de barrières sociales entre les gens, il n’y a plus rien. On est là pour rigoler, pour faire la fête. Notre ADN, c’est ça : c’est FESTIF ; on ne se verrait pas au sein du club organiser une course traditionnelle comme il en existe 6 ou 7.000 en France aujourd’hui. Nous, on fait partie d’une association : Les courses des Festiviales. On est 20 organisateurs de courses en France d’être sur ce concept des courses festives : déguisées, les produits du terroir, le vin, etc… et c’est ADN on le revendique. On veut être différent.

JF : De ce réseau des Festiviales, vous avez aussi une connexion avec le Club des 100 qui est très importante sur votre événement et vous tenez à les mettre à l’Honneur.

AB : Beaucoup de respect pour ces passionnés du Marathon avec des chiffres incroyables puisque dans le Club des 100 (c’est le club des personnes qui ont couru plus de 100 marathons), on a des gens qui ont couru plus de 400 marathons. Faites le calcul de que cela représente et, effectivement, on leur sert un peu de siège social, on les accueille tous les ans. En 2019, ils étaient une cinquantaine à être venus. Ils ont plaisir à se retrouver dans le Beaujolais parce que c’est une ambiance qu’ils apprécient. Ce sont des fondus de marathons mais ils adorent notre course. Ils adorent venir et on les reçoit tous les ans avec beaucoup de plaisir.

JF : Je garde en effet de très bons souvenirs lors de leurs interviews, on passe une bonne partie de rigolade. Aujourd’hui, avec cette situation que l’on connaît tous, les événements festifs qui sont mis entre parenthèse, comment toi, tu arrives à garder le contact aujourd’hui avec ton conseil d’administration et tes bénévoles ?

AB : Ce n’est pas une mince affaire. Effectivement, il faut garder tout le monde en pression donc le choix que nous avons fait c’est d’être positif, c’est de tout de suite se projeter sur l’édition 2021. On n’a pas imaginé que ça ne pouvait pas avoir lieu et donc on a ouvert nos inscriptions le 20 novembre 2020. Tous nos documents sont prêts, sont partis. On enregistre les inscriptions et elles sont bien ouvertes et, de toute façon, on reste positif mais on aura toujours la possibilité de faire machine arrière si nous n’avons pas les autorisations en temps voulu mais je crois ce qu’il est important c’est tous les coureurs sont très avides de courses. Il y a une frustration incroyable dans le domaine de la course à pied. Les gens veulent absolument courir et je pense que, quand les robinets vont se rouvrir, ça va faire un beau feu d’artifice.

JF : Chez les Beaujolais Runners, vous êtes gourmands, vous parlez des projections sur 2021 et il y a même une « petite sœur » du Marathon du Beaujolais qui est en train de se construire ?

AB : C’est une des raisons pour lesquelles on souhaitait garder le lien, la flamme vivante au sein du club et c’est pourquoi on a décidé lancer un Trail qui aura lieu début juillet à Fleurie dans la première quinzaine de juillet dans la ville de Départ du Marathon. Et on va organiser une très belle Fête autour du Trail. On a déjà fait nos parcours qui sont prêts. On fera également une randonnée et on va surtout organiser, après le Trail, un dîner champêtre avec feu d’artifice géant, dîner dansant… On veut faire vraiment une belle fête autour de la Course à pied et ça va nous servir justement de lien pour les gens du club à rester en pression pour avoir quelque chose à s’occuper parce qu’en ce moment, les gens, c’est la déprime… quoi !

JF : Frédéric MIGUET qui aura à cœur de bien vous accueillir dans sa jolie ville de Fleurie. Le Marathon International qui a du cœur et qui s’investit pour des œuvres caritatives ? Est-ce que tu peux nous expliquer le partenariat qui a été nous pour cette édition 2021 ?

AB : Alors déjà ce qu’il faut rappeler, tu as raison d’en parler, ce qu’est dès l’origine, c’est-à-dire dès la première année, il y a 25 ans, on s’est tout de suite associé à une association caritative. A l’époque, c’était l’association AIDES pour la recherche contre le SIDA. Je me souviens, en 1996, on avait versé 5.000 francs à l’époque (800 € à peu près) et tous les ans, on s’associe à de nouvelles associations que l’on garde 2 ans, 3 ans, 1 an tout dépend. Là, actuellement, nous avons 2 associations caritatives avec lesquelles nous sommes liées. La première, c’est la maison du Petit Monde ; c’est la maison qui accueille les parents d’enfants malades à l’Hôpital de Villefranche. La maison va être inaugurée prochainement, ça fait 3 ans que l’on donne à cette association. Nous sommes aussi liés avec l’association Courir pour elles ; ce sont des copines, elles sont à Lyon ; elles font un travail magnifique autour de Sophie MOREAU sur la recherche pour la lutte contre les cancers féminins et je trouve que ce qu’elles font, c’est très beau et donc on sera associé à Courir pour elles pour l’édition 2021.

JF : Voilà, il y aura du rose parmi le violet, couleur officiel du Beaujolais. Pour terminer cette petite interview Alain, est-ce que tu peux soumettre un souhait que tu aimerais formuler pour The Mag’ qui est avec nous.

AB : Je crois que The Mag’, c’est un nouveau magazine. Donc, je leur souhaite plein de succès. Je crois que vous partez également d’une feuille blanche. J’espère que dans 25 ans, vous pourrez dire : on a fait le même chemin que je vous souhaite pour The Mag’.

JF : Merci Alain. Et bien voilà, une aventure collective, ça résonne avec le Marathon International du Beaujolais.

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julien fouillet - sport- magazine The Mag' rhone et beaujolais

Animateur événementiel

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