La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), un levier pour mieux recruter et fidéliser vos collaborateurs?

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Les entreprises parlent aujourd’hui d’environnement, de développement durable, de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), mais pourquoi ? Pour quoi faire ? Plusieurs raisons sont à l’origine de la mise en place de ces démarches. 

La RSE

La pression des consommateurs

La première est la pression des consommateurs. L’effondrement du Rana Plaza, usine du Bangladesh où étaient fabriqués les vêtements de marques comme Zara, Nike … le 24 avril 2013 a été une véritable prise de conscience que la volonté d’avoir des vêtements (et autres produits de consommation) a des prix toujours plus bas, sans se préoccuper des conditions de travail ou de l’impact sur l’environnement n’était plus possible. S’en sont suivies des campagnes de boycott, avec de véritables conséquences économiques pour les acteurs concernés. Il n’était alors plus possible de fermer les yeux sur ce qui se passait chez ses fournisseurs ou ses sous-traitants

La pression réglementaire

La seconde est la forte pression réglementaire que subissent les entreprises, et en particulier les grandes entreprises en France. Dès 2017, les grandes entreprises ont dû publier une « Déclaration de Performance Extra-Financière », un document qui venait s’ajouter à la publication des résultats comptables et obligeait les entreprises à démontrer qu’elles entraient dans une démarche de RSE. Depuis, les votes et promulgations de textes de lois se poursuivent, contraignant toujours plus les entreprises à expliquer, démontrer quelles actions elles mettent en place en faveur d’un développement durable.

Une pression sociétale

Les manifestations concernant les grandes bassines et autres installations industrielles mettent en évidence que les citoyens sont de plus en plus vigilants à leur environnement, et souhaitent mettre tout en œuvre pour le préserver. Ils ont aussi, au cours des dernières années, gagné beaucoup en compétences et en prise de conscience, et veulent maintenant avoir voix au chapitre et pouvoir choisir ou non tel ou tel projet.

terre

… et enfin une pression en interne

 

Même si cela existait préalablement, le COVID a fait réellement émerger le fait que les collaborateurs des entreprises veulent pouvoir être fiers de leur entreprise, de ses actions, et veulent se sentir considérés et pris en compte dans les choix que fait le top management. Cela se traduit par des questions en entretien auxquels les recruteurs ne sont pas préparés : combien de jours de télétravail vais-je avoir ? Puis-je aménager mon temps de travail ? Y-a-t-il une salle de sport ? Que fait l’entreprise pour les salariés les plus fragiles ? … Mais cela se traduit aussi par le fait que même une fois recrutés, de nombreux nouveaux collaborateurs vont faire le choix de démissionner si la promesse de l’employeur n’est pas tenue.

Alors on fait quoi quand on est une entreprise ?

Ces nouveaux comportements, questions laissent souvent perplexes les recruteurs et chefs d’entreprises, et on entend souvent : « on ne trouve plus personne qui veut travailler », « où sont passés les demandeurs d’emploi ? »… 

Ils n’ont pas disparu, c’est certain. Et même si le taux de chômage a baissé ces dernières années, on ne peut pas considérer qu’à 8% de chômage, on est au plein emploi… Par contre, de manière générale, les salariés (et les jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi encore plus !) sont en attente de plus de considération : considération de leurs contraintes personnelles, considération de leur souhait de travailler différemment, considération d’attentes nouvelles (possibilité de faire du sport, engagement de l’entreprise en faveur de telle ou telle cause…), considération parfois simplement d’être des êtres humains qui méritent qu’on les traite comme tel !

Repenser l’organisation du travail

L’entreprise se doit donc de réfléchir à apporter de la flexibilité dans son organisation, regarder ce qui peut se négocier et ce qui ne peut pas se négocier. Par exemple, si je travaille en hôtellerie-restauration, il va être compliqué de ne jamais travailler le week-end. Néanmoins, en tant que chef d’entreprise, je peux réfléchir à mettre en place une organisation qui permette d’avoir un week-end sur 2 ou 3, à réfléchir à une organisation en cuisine moins pyramidale et qui favorise la prise d’initiatives… Si je suis dans l’industrie, je peux questionner les salariés sur leurs souhaits et attentes : 3 x 8 et équipes de week-end, 5 x 8, 2 x 8 et équipes de nuit et équipes de week-end… Quels sont les meilleurs horaires pour démarrer et finir pour conserver la santé ? Comment l’entreprise a mis en place des systèmes pour limiter le port de charge, et de manière plus générale pour prendre en compte l’usure des salariés ?

Incarner un modèle réellement durable

Ecologie


Mais même cela ne suffit pas pour certains. L’entreprise se doit aussi d’être exemplaire dans le domaine de l’environnement par exemple. Il est ainsi surprenant de voir les jeunes générations sortir d’écoles d’ingénieur et de commerce et refuser de travailler pour telle ou telle grande entreprise pétrolière, où les salaires sont élevés et les avantages nombreux, car l’impact sur l’environnement ou sur des communautés locales en Afrique ou ailleurs sont trop importants. C’est là où l’entreprise doit parfois remettre en cause de manière beaucoup plus profonde son modèle d’affaires, réfléchir à ce qu’elle peut mettre en place en proximité, sur le territoire où elle est implantée. On pense alors à des systèmes de récupération des eaux de pluie, à l’isolation des bâtiments, à des actions en faveur de la biodiversité : limiter le goudron et favoriser la replantation d’arbres locaux par exemple, ou encore à l’installation de bornes de recharge des véhicules électriques… Ce sont tous ces « petits gestes » (parfois très coûteux) que les collaborateurs attendent maintenant de leur entreprise, et qui comptent aussi dans les actions de recrutement.

Alors, la RSE, la recette magique pour recruter ?

Il est difficile d’aller jusque là, et pourtant… On constate aujourd’hui, et plus encore chez les jeunes générations, qu’il y a une véritable prise de conscience qu’on ne peut pas continuer « comme avant ». Il faut changer, et agir là où on peut agir. C’est pourquoi on observe des changements d’habitude de consommation : la chute des ventes des véhicules diesel est un bon exemple ! Mais c’est aussi pour cette raison que de plus en plus de salariés ou futurs salariés interrogent, soulèvent les incohérences et vont jusqu’à aider l’entreprise à se remettre en cause sur telle ou telle pratique, parfois pourtant ancrée depuis longtemps. Le monde de l’entreprise ne peut plus l’ignorer, et c’est pourquoi il doit entrer en mouvement et être proactif pour donner envie de venir… et de rester longtemps.

Jean Sebastien CADIX

Jean-Sébastien CADIX

Associé KATHEKON

06 71 81 16 05

js.cadix@kathekon.fr

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