Notre contributeur sportif, Julien FOUILLET, est allé à la rencontre de Jean Courtin, directeur de site de Lyon pour la Coupe du Monde de Rugby. Immersion dans les coulisses de cette compétition tant attendue !
Julien FOUILLET (JF) : Pourrais-tu te présenter brièvement ?
Jean COURTIN (JC) : Je commence ma carrière professionnelle dans l’organisation d’événement Grand Public avec tout type de clients. Ce sont des événements généralistes dans un premier temps et je m’oriente progressivement dans l’événementiel sportif avec mon arrivée chez RedBull France. J’ai en charge la coordination de tous les types de sport : les sports automobiles (Formule 1 / WRC) les concours de plongeon (hauteur de 27m), le skate, le BMX, le triathlon et même le Ice Skating (une patinoire géante installée en extérieure à Marseille). Contrairement à d’autres directeurs de dite, je ne suis pas originaire du milieu du rugby mais de l’événementiel sportif.
JF : Comment s’est passé ton recrutement chez France 2023 et quel lien as-tu avec Lyon ?
JC : Je suis un néo-lyonnais. Après des études sur Lille et un début de carrière professionnelle sur Paris, je suis arrivé sur Lyon il y a 4 ans et demi et j’ai décidé de créer ma propre entreprise « FREELANCE » d’organisation événementielle (NDLR : ON TRACK) pour répondre à des besoins de grandes manifestations sportives. La Coupe du Monde de rugby en France tombait à point nommé. J’ai été recruté en décembre 2020 sous la Convention collective du sport pour une mission de 3 ans.
Aujourd’hui, nous sommes une trentaine de personnes sur le site de Lyon en amont de la compétition. Quand nous passerons en phase « Pleine Utilisation de l’équipement », nous serons entre 60 et 70 personnes. Les jours de matchs, et sans compter les prestataires extérieurs, nous serons au total entre 150 et 160 personnes pour France 2023.
JF : Comment êtes-vous organisé au sein de votre équipe de Lyon ?
JC : L’organisation nationale de la compétition a décidé d’en faire la Coupe du Monde des Territoires. C’est pourquoi il a été créé des postes de directeurs de sites délocalisés et une gestion des équipes sur les CAMPUS France 2023. Ce sont des engagements RSE (responsabilité sociétale des entreprises) que le groupement d’intérêt public a contracté avec WORDL RUGBY (l’instance internationale de rugby). Il y a eu une mixité de recrutement en externe et avec 10 apprentis pour notre CAMPUS 2023 sur Lyon.
JF : Quelle est votre fonction en tant que directeur de site sur Lyon ?
JC : Je dois piloter et collaborer avec l’ensemble de l’écosystème lyonnais. Nous sommes sous convention avec la Métropole du Grand Lyon et la Ville de Lyon est en Convention « Camp de base » avec la Nouvelle-Zélande en résidence. Cette coupe du monde doit être ancrée au plus de son territoire et nous sommes également en lien avec les ligues régionales de rugby, les aéroports, les gares (la SCNF pour la personnalisation de certains trains) et la signalétique sur ces lieux de transition. Je dois mettre de l’huile dans les rouages de cette émulation d’acteurs et faire en sorte que le déploiement soit en conformité avec le cahier des charges des sites de compétition. Il faut bien sûr un stade mais ce ne n’est que la partie émergée de l’iceberg. Pour le camp de base, il faut vérifier les hôtels, les terrains d’entraînement, les salles de musculation, la piscine, les salles de soins.
Enfin, il faut veiller à ce que la signalétique du site de compétition soit bien mise en place en respectant le cahier des charges dicté par WORLD RUGBY.
JF : Sur la partie Médias, combien de médias sont accrédités pendant cette compétition ?
JC : Il y a plus de 300 médias accrédités pour la Rugby World Cup France 2023 provenant du monde entier. Les opérations auprès des médias sont très stratégiques et nous avons, ici à Lyon, un département à part entière qui gère cette partie en lien avec WORLD RUGBY. L’enjeu est énorme car la France est montrée aux 4 coins du monde sur toutes les chaînes de la planète. Il faut donc tout mettre en œuvre au niveau des infrastructures pour qu’ils travaillent confortablement et sereinement. Les détenteurs des droits de retransmission ont un niveau supérieur de prise en charge puisqu’ils ont beaucoup de personnes présentes sur site pour organiser la captation vidéo en direct.
JF : La Nouvelle-Zélande et ses célèbres « All-Blacks » sont en résidence à Lyon, quel impact a cette présence des triples champions du Monde ?
JC : Il faut savoir que le cahier des charges est le même pour chaque nation, dans un principe d’équité et d’égalité. Ce sont les équipes, elles-mêmes, qui ont choisi leur camp de base après 3 propositions transmises par le comité d’organisation. Nous sommes évidemment très fiers d’accueillir ces néo-zélandais sur Lyon car ils sont très connus et cela donne une résonnance particulière à notre cité lyonnaise.
JF : Le calendrier des matchs vous offre 5 matchs sur le stade de Lyon et il a l’air vraiment alléchant ?
JC : En effet, nous sommes particulièrement bien gâtés sur les 5 matchs que nous recevons. Le calendrier est idéal et exceptionnel : ouverture avec un palpitant Pays de Galles – Australie, enchaînement avec 2 matchs de la Nouvelle-Zélande et la cerise sur le gâteau, nous terminons par un incroyable France-Italie le vendredi 6 octobre.
JF : Enfin, un mot sur les Bénévoles, sur les Volontaires qui vont aussi participer à cette belle fête du rugby mondial : combien sont-ils et que feront-ils ?
JC : Il y a eu énormément de candidatures pour venir vivre de l’intérieur cette Coupe du Monde de Rugby et ils sont au total 520 bénévoles sur le site de Lyon. J’ai d’ailleurs un responsable du Programme Volontaires au sein de mon staff qui est présent et une première journée de rassemblement a eu lieu le samedi 3 juin dernier pour une journée « KICK-OFF » avec eux, dans une ambiance conviviale et joyeuse.
Ils vont être aux services aux spectateurs, au placement dans les tribunes, à l’accueil des médias, à l’installation du protocole sur la pelouse, à la réception des nations qui descendent des bus et auprès des équipes de France 2023. On a vraiment hâte que ça commence !
Julien FOUILLET
Jul’EVENTS